ESSAYEZ NOTRE
Âge de Fertilité
Calculateur

Podcast ‘Le Combat Invisible’ : Congeler ses ovocytes, sans raison médicale. Le Prof. Wyns nous explique le social freezing.

Le social freezing : pourquoi de plus en plus de femmes congèlent leurs ovocytes ?

Sous la pression de l’horloge biologique, de nombreuses femmes optent pour le social freezing : congeler leurs ovocytes sans raison médicale. Une façon de repousser un projet de maternité tout en conservant de bonnes chances de concevoir plus tard. Pr Wyns, cheffe du service de procréation médicalement assistée aux Cliniques universitaires Saint-Luc, décrypte pour nous cette pratique en plein essor.

Les raisons qui poussent les femmes à congeler leurs ovocytes sont multiples. “Les plus fréquentes sont l’absence du bon partenaire, des priorités professionnelles ou financières, ou simplement le sentiment de ne pas être prête à devenir mère à un moment donné” explique Pr Wyns. Selon elle, la popularité croissante du social freezing s’explique par plusieurs facteurs : “D’abord, les parcours de vie ont évolué. Les études sont plus longues, les carrières prennent davantage de place, et les relations amoureuses stables arrivent plus tard. Ensuite, la technique s’est perfectionnée : les taux de survie des ovocytes congelés sont bien meilleurs qu’il y a dix ans. Par ailleurs, l’instabilité du monde actuel peut également influencer le choix de retarder la maternité. Et puis, cette pratique est aujourd’hui davantage médiatisée, ce qui contribue à la normaliser”.

Une forme de médecine préventive

La période idéale pour envisager la congélation d’ovocytes se situerait entre 30 et 38 ans. “Avant 30 ans, les chances de concevoir naturellement sont encore très bonnes, ce qui rend la procédure souvent inutile. Après 38 ans, la qualité et la quantité des ovocytes chutent rapidement, ce qui diminue les chances de réussite” explique la spécialiste. De nombreuses femmes ayant recours au social freezing n’utiliseront jamais leurs ovocytes. Les taux d’utilisation actuels tournent autour de 10%. “Beaucoup finissent par concevoir naturellement ou revoient leur projet de maternité. La congélation d’ovocytes est une option supplémentaire, qui n’est pas forcément exploitée” souligne Pr Wyns.

Le déroulement de la procédure

La congélation d’ovocytes s’apparente à une fécondation in vitro, à la différence près que les ovocytes ne sont pas fécondés. Elle comprend une stimulation hormonale pour faire mûrir plusieurs ovocytes, suivie d’une ponction ovarienne sous anesthésie légère. Les ovocytes sont ensuite vitrifiés, c’est-à-dire congelés très rapidement afin d’assurer leur conservation optimale. À noter qu’en Belgique, le social freezing n’est pas pris en charge par l’assurance maladie.

Geler le temps

Les chances de tomber enceinte grâce à des ovocytes congelés dépendent avant tout de l’âge au moment de la congélation. “En moyenne, les taux de réussite varient entre 30 et 60 %, selon la qualité des ovocytes et l’âge de la patiente précise la spécialiste. Plus le prélèvement est réalisé tôt, plus les chances de succès sont élevées, car la réserve ovarienne décline naturellement avec le temps, affectant à la fois le nombre et la qualité des ovocytes. Le Pr Wyns explique que pour une femme de moins de 38 ans, il faut en moyenne entre 15 et 20 ovocytes pour atteindre une probabilité de naissance de 70 à 80 %. Ce nombre augmente avec l’âge : entre 38 et 40 ans, il faut compter 25 à 30 ovocytes pour espérer un taux de naissance de 65 à 75 %, et environ 30 ovocytes à 41–42 ans pour atteindre une probabilité de 50 %.
Elle insiste cependant sur le fait que même avec des ovocytes de bonne qualité, une grossesse après 40 ans comporte davantage de risques pour la santé de la mère et de l’enfant.
En Belgique, la loi interdit d’ailleurs l’utilisation d’ovocytes congelés pour une fécondation après l’âge de 45 ans, rappelle-t-elle.

Une opportunité, pas une promesse

“Attention, il ne faut pas considérer la congélation des ovocytes comme une garantie de grossesse pour l’avenir !”, insiste Pr Wyns, “Même en pleine fertilité, les chances de conception naturelle restent limitées, autour de 25 % par cycle”. Le social freezing ne doit donc pas être vue comme une assurance absolue mais plutôt comme une possibilité supplémentaire dans un monde où les  les chemins vers la maternitésont aussi variés que les femmes elles-mêmes.

 

Disclaimer

Les données chiffrées mentionnées dans cet article sont issues des propos tenus par les intervenants dans nos podcasts. Ils reflètent leur expérience professionnelle et ne remplacent pas des données scientifiques officielles

2025-185/BE-FR, date of creation 08/2025, Gedeon Richter Benelux

 

Podcast ‘Le Combat Invisible’